La rivière Dordogne

La rivière espérance

Longue de 490 km, la Dordogne prend sa source dans le massif central. Elle est issue de deux sources de montagne : la Dore et la Dogne. La neige et les glaces fondantes, ainsi que les nombreuses pluies sur les reliefs exposés aux vents d’ouest dominants, forment la Dordogne en cherchant le meilleur chemin pour gagner l’océan Atlantique

L’origine

L’origine du nom provient du Celte “ Dur-ùnna ”, signifiant “ eau rapide ”. Sous l’empire romain, elle est baptisée “ Duranius ”, à partir du Moyen age, la rivière se nomme successivement “ Durùnna ”, “ Durùnia ”, “Dordoigne ” et enfin “ Dordogne ”.

La Dordogne prend sa source dans le Massif Central plus précisément dans la région du Mont-Dore, où se situe le Puy de Sancy, le plus haut sommet du Massif Central, culminant à 1885 m d’altitude.

La neige et les glaces fondantes, ainsi que les nombreuses pluies sur les reliefs exposés aux vents d’ouest dominants, forment la Dordogne en cherchant le meilleur chemin pour gagner l’océan Atlantique. Ici, elle effectue une chute de plus de 800 m sur quelques décamètres, ce qui annonce le fort débit de la rivière que l’on retrouva tout au long de son cours et qui la rend plutôt dangereuse à certains endroits.

Elle devient progressivement une véritable rivière à partir de la Bourboule. Son cours est perturbé par la traversé des terrains calcaires d’époque tertiaire, voire secondaire, qui obligent la rivière à contourner les imposantes falaises calcaires, formant de nombreux méandres et les fameux singles (succession sur 490 km de long, la Dordogne rejoint la Garonne pour former l’estuaire de la gironde au niveau du bec d’Ambès.

Son parcours

Longue de 490 km trois grandes zones géographiques se succèdent :

La haute Dordogne, qui va du Puy de Sancy (source) à Souillac
La moyenne Dordogne, de Souillac à Castillon la Bataille
La basse Dordogne de Castillon la Bataille à l’Estuaire de la Gironde

Ses principaux affluents de la source à l’estuaire

La maronne, La Rhue, La Cère, La Tourmente, L’Ouysse, La Borrèze, L’Enéa, Le Céou, La Vézère, La Couze, L’Isle

L'hydroélectricité

L’énergie hydraulique représente l’essentiel de la production d’énergie renouvelable en France.

Une énergie renouvelable et stockable

L’énergie hydraulique présente un atout majeur : elle peut être stockée, grâce aux barrages, et être mobilisée en quelques minutes en cas de pointe de consommation. C’est aussi une énergie compétitive, grâce à la longue durée de vie et au faible coût des centrales hydroélectriques.
Le volume total d’eau stockée dans les barrages de la Dordogne est de 950 hm3 (millions de m3) ce qui représente 1 mois de débit au niveau de l’estuaire de la gironde.
La production totale d’électricité est de 2000Gwh pour la seule vallée de la Dordogne, 3000Gwh avec les aménagements des affluents.
Les barrages ont d’abord été construits pour permettre la construction et l’électrification des lignes de chemin de fer, les maîtres d’œuvre sont la Compagnie des Chemins de fer Paris-Orléans, puis en 1943 la S.N.C.F. et pour finir E.D.F. en 1947.

Les barrages

Les 10 barrages de la Dordogne sont :

  • La Bourboule
    Le débit est de 4m3/s pour une production annuelle moyenne de 300KW
  • Saint Sauves
    Très petit barrage pour lequel nous n’avons pas de données.
  • Bort les Orgues
    Mis en service en 1952 le débit est de 250m3/s et une production annuelle moyenne de 325Gwh
  • Marèges
    Avec une mise en service en 1935, il est le plus ancien. Le débit est de 250m3/s pour une production annuelle moyenne de 338Gwh
  • L’Aigle
    Le débit est de 904m3/s pour une production annuelle moyenne de 500Gwh
  • Le Chastang
    Le débit est de 533m3/s pour une production annuelle moyenne de 540Gwh
  • Le Sablier
    Le barrage du Sablier a un rôle de régulateur. Il lisse les grandes variations de débit qui proviennent des barrages en amont. Sa production annuelle est de 540Gwh
  • Mauzac
    Nous n’avons pas de données sur ce barrage
  • Tuilères
    Le débit est de 420m3/s pour une production annuelle moyenne de 148Gwh
  • Bergerac
    Il n’y a plus de production électrique sur ce barrage

Les poissons migrateurs de la Dordogne

Huit espèces de poissons migrateurs vivent dans la rivière Dordogne. L’esturgeon européen (Acipenser sturio), le saumon atlantique (Salmo salar), la truite de mer (Salmo trutta trutta), la grande alose (Alosa alosa), l’alose feinte (Alosa fallax), la lamproie marine (Petromyzon marinus), la lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis) et l’anguille européenne (Anguilla anguilla).

Le bassin Gironde-Garonne-Dordogne est le dernier sur le continent européen à regrouper toutes ces espèces de poissons migrateurs amphihalin (capables de vivre alternativement en eau douce et en eau salée).

Si la pêche a été jusqu’à la fin du 19ème siècle une activité économique non négligeable – signe de la présence importante de ces différentes espèces – les barrages apparus progressivement, sans oublier les diverses pollutions, ont entraîné la quasi disparition de ces espèces alors que leurs zones de reproduction étaient devenues inaccessibles. Sur la Dordogne, les barrages de Bergerac (construit en 1852), Mauzac (entre 1838 et 1843, surélevé au début du 20ème siècle) et Tuilières (entre 1905 et 1908) sont devenus autant d’obstacles pour les migrateurs. Mais des échelles à poissons – et un ascenseur équipé d’une vitre pour l’observation au barrage de Tuilières – ont pour objectif de permettre aux poissons de remonter vers leur lieu de naissance afin de se reproduire.

C’est ainsi que les Observations et Statistiques du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie ont rappelé début 2014 qu’en Dordogne, « les effectifs observés ces dernières années à la station de Tuilière restent largement inférieurs au niveau observé entre 2000 et 2002 avec plus de 1 000 saumons comptabilisés annuellement durant cette période (maximum de 1 417 en 2002) ». Après la rupture d’une vanne survenue le 29 janvier 2006 qui a libéré les 5 millions de m3 de la retenue qui s’est vidée en l’espace de quelques heures, « cette passe à poisson fonctionne à nouveau depuis le 6 mars 2009 ». Un constat effectué à partir de données de l’association pour la restauration et la gestion des poissons Migrateurs du bassin de la Garonne et de la Dordogne (MIGADO), créée en 1989 par le regroupement des Fédérations Départementales de Pêche et des Associations des Pêcheurs Professionnels et amateurs du Bassin Garonne-Dordogne. MIGADO est le principal maitre d’ouvrage des actions définies dans le plan de gestion des poissons migrateurs (PLAGEPOMI) et des plans nationaux ou locaux de sauvegarde des espèces (esturgeon européen et anguille). En 2012 à Tuilières sont passés 42 323 anguilles, 1 464 lamproies, 352 saumons, 261 aloses et 7 truites de mer (source MIGADO). A noter qu’entre le 27 février et le 21 septembre 2014, 334 saumons ont été comptabilisés par MIGADO à Tuilières, de même que 170 passages de grandes aloses entre fin mars et fin juin 2014. Si la qualité des eaux de la Dordogne sont aujourd’hui un atout pour l’avenir des poissons migrateurs, il s’agit là d’un travail de longue haleine pour protéger des espèces vulnérables.

La pêche

La Dordogne est une rivière classée domaniale; l’Etat est titulaire du droit de pêche et il est tenu de gérer au mieux les populations piscicoles. Le droit de pêche est exercé au profit de l’Etat qui distingue traditionnellement le droit de pêche aux lignes et le droit de pêche au filets et aux engins.

Les différents pêcheurs :

Les pêcheurs aux lignes, n’ont pas le droit de commercialiser leur pêche. On pêche à la ligne tous le long de la Dordogne (il faut s’acquitter d’une redevance).

Les pêcheurs amateurs aux engins, majoritairement riverains et passionnés par cette tradition de pêche aux engins et aux filets disposent de droit plus limité que les professionnels. En outre, il n’ont pas le droit de commercialiser leur pêche. Leur matériel et les lots de pêche sont limités.

Les pêcheurs professionnels louent des lots de pêche et paient des licences de pêche, ce qui les autorisent à vendre leur pêche; se sont des petites PME.
Dans la basse vallée ils vivent surtout de la pêche des migrateurs qu’ils vendent à des mareyeurs, aux restaurateurs, et à des conserveries.
En moyenne vallée ils vivent surtout de la pêche de la friture qu’ils vendent aux restaurateurs. Dans les départements du Lot et de la Corrèze la pêche professionnelle est interdite.

Le Matériel utilisé :
  • Les filets
  • le tramail fixe pour les espèces sédentaires
  • le tramail dérivant pour les migrateurs
  • l’araignée le plus employé pour les espèces sédentaires
  • l’épervier pour la friture
Les engins
  • la bourgne pour les lamproies
  • la nasse anguillère
  • le cordeau – c’est une ligne de 30 à 80 hameçons placée sur le fond de la rivière. Il permet de capturer de l’anguille, du barbeau, ou de la truite.

Jusqu’au début du siècle, la pêche professionnelle fut une industrie florissante dans la vallée. Dans un village comme La Roque Gageac la pêche faisait vivre 20 personnes et un seul village comme Spontour (Corrèze) possédait 50 pêcheurs professionnels dont certains étaient aussi bûcherons, gabariers.
Tous ces pêcheurs professionnels traversent actuellement un crise assez grave.

UNESCO

Depuis le 11 juillet 2012, l’UNESCO a inscrit le bassin de la Dordogne au réseau mondial des réserves de biosphère. Ce réseau international rassemble des sites d’exception qui concilient conservation de la biodiversité, valorisation culturelle et développement économique et social.

La rivière Dordogne et l’ensemble de son réseau hydrographique représentent un élément fondamental de la vie des populations du bassin versant. Le principe fondateur de la réserve de biosphère du bassin de la Dordogne est que la préservation de son patrimoine fluvial, des ressources et des bienfaits qu’il dispense, est une condition du développement futur de ce territoire et du bien être des riverains.

La réserve de biosphère de la Dordogne possède une surface totale de 23 870 km², soit la plus grande de France.
carte-unesco

La désignation « Réserve de biosphère » du programme de l’UNESCO est une reconnaissance de la communauté internationale attribué à un territoire considéré d’intérêt majeur à l’échèle mondiale.

Les principales réserves de biosphère dans le monde sont :

  • Sheka en Ethiopie
  • Jingganshan en Chine
  • Les paysages de l’est du lac Vättern en Suède
  • Salzburger Lungau&Kärntner Nockberge en Autriche
  • Grande Nicobar en Inde
  • Ile des serpents-Mont Laotie en Chine
  • Bosque Seco en Equateur
  • Valdes en Argentine
  • Bioma Pampa-Quebradas del Norte en Uruguay
  • Delta de la rivière rouge au vietnam